Coupe d'Europe: Quel Rouche succédera à Sinan Bolat ?
Ce soir, le Standard jouera son avenir européen à Akhisar au cours d'un match décisif. Retour sur ces rencontres européennes qui ont scellé l'avenir européen du Standard
- Publié le 13-12-2018 à 11h54
- Mis à jour le 13-12-2018 à 12h02
Ce jeudi soir à Akhisar, les Liégeois joueront leur avenir européen.
S’ils ne sont pas maîtres de leur destin et donc également dépendants du résultat de l’autre match de ce groupe J, les hommes de Michel Preud’homme seraient tout de même bien inspirés de ne pas calculer. La victoire à Akhisar est primordiale ce soir pour un match qui sera donc décisif. Des rencontres européennes décisives pour l’avenir du club, le Standard en a déjà jouées plusieurs. Nous avons sélectionné plusieurs de ces matches qui resteront à jamais gravés dans les mémoires.
Bochum: Curbelo, le héros surgissant du banc
En 2004, les hommes de Dominique D’Onofrio tente de se qualifier pour le second tour de la Coupe de l’UEFA. Cette année-là, pour la première fois, le second tour se transformait en phase de poules à cinq formations. Pas question de matchs aller-retour mais bien d’un tirage au sort et de quatre matches de poules. Mais pour y parvenir, les Liégeois de l’époque devait encore passer l’écueil allemand représenté par Bochum. Après un match nul et vierge sans saveur à Sclessin, les Rouches s’exportaient dans la Ruhr pour y jouer leur avenir européen. Lucien D’Onofrio, désireux de retrouver l’Europe, avait attiré, quelques semaines plus tôt, un certain Sergio Conceicao qui devait donc guider les jeunes Rouches au même titre que les très expérimentés Eric Deflandre et Philippe Léonard qui venaient, eux aussi, d’arriver (ou de revenir dans le chef de Léonard) au Standard. Cette soirée du 30 septembre 2004 restera à jamais gravé dans la mémoire collective rouche.
Cueillis à froid en fin de première période, les Liégeois patienteront jusqu’à la 92e minute pour exulter de joie. Juste devant l’énorme contingent de supporters rouches, Winston Curbelo, profitant d’une erreur d’un défenseur allemand, d’une frappe du gauche, envoyait le Standard en phase de poules. Monté au jeu quelques minutes avant ce but, Curbelo était, légitimement, aux anges. « Si j'ai marqué huit ou neuf buts en Uruguay, jamais un seul n'a eu une telle importance. Les premières images qui me sont venues à l'esprit après ce but, c'était ces supporters devant moi, qui nous avaient soutenus tout le match. » Quelques jours plus tard, le Standard héritait du Steaua Bucarest, Parme, Besiktas et l’Atletic Bilbao.
Athletic Bilbao: 11 ans après Arsenal
Après avoir fêté la qualification pour les poules de l’UEFA, le Standard est rentré dans le dur pour le premier match avec une défaite 2-0 au Steaua Bucarest. Suivront une victoire, épique et à nouveau obtenue dans les arrêts de jeu, 2-1 contre Parme avant un match nul 1-1 au Besiktas qui rendait décisif le dernier match du groupe contre l'Alhtetic Bilbao à Sclessin. Le 16 décembre 2004, Sclessin est plein à craquer, les supporters ont sorti leurs plus beaux tifos et l’ambiance, celle des grands soirs, est survoltée et pour cause, une victoire qualifierait le Standard pour les 16es de finale. Mais en trois minutes, l’attaquant basque Santiago Ezquerro allait plonger le chaudron dans le silence en inscrivant un doublé. A la 9e minute, l’ancien marquoir de Sclessin affichait déjà 0-2 et il n’avait pas fini de s’emballer… Si Oguchi Oguchi Onyewu ravivait la flamme de l’espoir en réduisant l’écart, les Basques allaient ensuite dérouler. De 1-3 à la pause, le score passait à 1-7 à la 71e minute. C’en était trop pour les supporters rouches qui quittaient le stade en masse emportant avec eux leur colère et leur frustration. "On doit vraiment s'excuser auprès de nos supporters, qui méritaient beaucoup mieux que ça. Pardon. Moralement, on a pris un fameux coup sur la tête", lançait le capitaine de l’époque, Eric Deflandre. Le Standard était donc humilié sur ses terres, 11 ans après la claque reçue par Arsenal en huitièmes de finale retour de la Coupe des Vainqueurs de Coupe (0-7).
AZ Alkmaar : Bolat, le divin chauve !
“Je suis monté à la demande du banc, mais je n’y croyais pas. Et puis, sur ce superbe coup franc de Nicaise, je me suis retrouvé au bon endroit et j’ai effectué le geste parfait. J’avais un avantage sur mon adversaire : au niveau du timing, au niveau de l’effet de surprise... Cela fait plaisir à voir. Pareil pour le sprint que j’ai piqué pour fêter cela. Personne n’a su m’attraper. J’ai peut-être été plus vite qu’Usain Bolt...” Ce 9 décembre 2009, l’émotion de Sinan Bolat était à la hauteur de l’exploit qu’il venait d’accomplir. Pour ce dernier match de poules de la Ligue des Champions, le Standard n’a besoin que d’un point pour être reversé en Europa League et donc terminer 3e du groupe. Les Néerlandais de l’AZ Alkmaar d’un certain Sébastien Pocognoli, qui signera à Sclessin quelques jours plus tard, croyaient tenir le bon bout avec ce but de Lens en fin de première période. Mais c’était, tout comme en 2004 à Bochum, sans compter sur l’abnégation et le caractère rouche. Sur un ultime coup-franc botté par le team-manager actuel, Benjamin Nicaise, Sinan Bolat surgissait au second poteau et trompait Sergio Romero. L’hystérie collective s’emparait alors de Sclessin tandis que le speaker, Jacques Massart, s’emballait et criait à 17 reprises le nom du héros du soir : Sinan Bolat. En 2017, quelques jours avant de disputer la finale de l’Europa League avec Manchester United, le gardien argentin de l’époque, Sergio Romero, était revenu sur cet épisode douloureux. "Je m’en souviens. Sur le moment, je n’étais pas content mais je me dis que ce genre de choses participe à la magie du football."
Ajax : semaine noire pour le Standard
Quatre jours seulement après le choc wallon de la honte qui avait été arrêté alors que le Standard menait 1-3, les Liégeois accueillent l’Ajax pour ce dernier match de poules de l’Europa League. Déjà qualifiés et assurés de terminer en tête du groupe, les Ajacides sont sereins tandis que les Liégeois, eux, sont condamnés à réaliser un aussi bon résultat que le Celta Vigo, en déplacement au Panathinaikos (0-2) pour se qualifier pour les 16es de finale. Mais la soirée allait, malheureusement, virer au cauchemar pour le Standard. Alors que l’Europa League ne faisait plus recette en bord de Meuse, 20.344 supporters avaient tout de même rallié Sclessin pour cette rencontre décisive. Décisive mais également interrompue après six minutes de jeu suite aux jets de fumigènes des supporters néerlandais, en représailles à ceux des fans liégeois à l’aller, sur la pelouse.
El Ghazi venait jeter un froid à Sclessin en ouvrant la marque à la 27e minute. Dans le même temps, le Celta Vigo menait sur le même score à Athènes. « On était au courant de l’évolution du score de Vigo à la mi-temps », reconnaissait même Benito Raman après la rencontre. C’est ce même Raman qui, à six minutes du terme, rétablissait l’égalité. Mais à plusieurs milliers de kilomètres, le Celta Vigo avait doublé la mise et balayé ainsi d’un revers les espoirs liégeois. Le Standard était donc éliminé aux portes des 16es de finale avec un bilan de sept points sur 18.